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Tout comme l’être humain a diverses règles qui visent à lui faciliter la vie, il existe des règles qui guident la manière dont se forment les sons qui composent une langue, c’est-à-dire les phonèmes. Cependant, les différences entre les phonèmes de différentes langues dérivent de ces règles linguistiques qui peuvent être « enfreintes ». Précisément, la théorie de l’optimalité , développée en 1993 par Alan Prince et Paul Smolensky, stipule que toutes les langues sont basées sur le même ensemble de règles restrictives ou de restrictions sur ce qui peut ou ne peut pas être fait avec leurs phonèmes.
Hiérarchie d’application des restrictions
Selon la théorie de l’optimalité, les variations entre les langages se produisent en fonction de l’importance que chacun accorde aux contraintes. Tout comme pour les gens certaines règles sont plus ou moins importantes, les langues peuvent être plus ou moins restrictives. Par conséquent, ils coupent ou excluent certaines règles pour faire correspondre un ensemble de phonèmes aux contraintes de leur langue, tant qu’une contrainte importante n’est pas négligée, afin d’obtenir les formes « optimales » des phonèmes.
De cette manière, la théorie de l’optimalité part du principe que les restrictions sont les mêmes pour toutes les langues et que la seule chose qui varie en elles est la hiérarchie d’application en fonction de la langue. Par exemple, selon la langue, le placement d’une consonne initiale dans la syllabe peut être obligatoire ou facultatif. En anglais, cette restriction peut être prise en compte (dans le mot may , par exemple, qui commence par une consonne), mais son application n’est pas obligatoire (comme dans le mot apple ).
Or, il existe des langues qui interdisent aux consonnes d’apparaître pour terminer une syllabe, comme le fidjien ; qui l’autorisent de manière restreinte, comme en japonais ou en mandarin ; ou qui permettent de mettre presque n’importe quel son à la fin de la syllabe, comme l’allemand et l’anglais. Dans ce cas, le schéma est différent de celui des entrées, qui peuvent être obligatoires ou facultatives, tandis que les sorties peuvent être facultatives ou interdites.
classes de contraintes
Pour comprendre la théorie de l’optimalité, il est important de s’intéresser d’abord à la syllabe, son principal domaine d’étude. Une syllabe est un ensemble de segments regroupés autour d’un noyau qui sont regroupés selon une échelle de sonorité.
Les syllabes sont composées de trois éléments : noyau, attaque et coda.
- Le noyau est le centre de la syllabe et l’élément avec la sonorité la plus élevée. En espagnol, le noyau est un élément obligatoire dans une syllabe.
- L’ attaque est la consonne ou le groupe de consonnes qui précède le noyau.
- La coda est la consonne ou le groupe de consonnes qui suit le noyau dans la syllabe.
Dans cette optique, selon la théorie de l’optimalité, les contraintes peuvent être le balisage ou la fidélité.
Les restrictions de marquage désignent celles sur lesquelles reposent toutes les langues, qui tendent à réduire les efforts de l’appareil vocal. Pour cette raison, la configuration optimale d’une syllabe implique d’avoir une tête syllabique et l’absence de coda. Parmi ces types de restrictions figurent :
- CODA : la présence de codas syllabiques n’est pas autorisée.
- ONSET : nécessite la présence de têtes ou d’entrées syllabiques.
Les contraintes de fidélité indiquent les cas dans lesquels aucun son ne doit être supprimé des entrées (contrainte dite MAX ), dans lesquels aucun son supplémentaire ne doit être inclus dans un mot (contrainte dite DEP ), ou dans lesquels tous les éléments des sorties doivent être exactement identique aux entrées (restriction dite IDENT ).
Exemple d’application de la théorie de l’optimalité
La théorie de l’optimalité élimine repose sur l’évaluation, au moyen d’un ensemble de restrictions, de différentes formes superficielles appelées sorties (candidats potentiels) créées par une fonction génératrice ou entrée . La forme gagnante est optimale car c’est le candidat qui subit le moins de contraintes. Les contraintes sont signalées par un astérisque dans la cellule correspondante.
Fonction génératrice ( Input ) | Contrainte 1 | Contrainte 2 | Contrainte 3 |
Candidat pour ( sortie ) | * | ||
Candidat b ( sortie ) | * | ||
Candidat c ( sortie ) | * | * |
Par exemple, dans une étude menée auprès des habitants de la municipalité de Casares de Las Hurdes (Estrémadure, Espagne), différentes prononciations des phonèmes qui composent le mot « same » ont été trouvées. La structure syllabique de ce mot est la suivante.
m | Yo | Oui | – | m | pour |
accident vasculaire cérébral | cœur | coda | accident vasculaire cérébral | coda |
Selon la théorie de l’optimalité, la hiérarchie des contraintes est CODA>>MAX, DEP>>IDENT, et l’évaluation est donnée ci-dessous.
même-ma | coda | MAX | DEP | IDENTIFIER |
(au) même | * | |||
(b) mon hmm ma | * | |||
(c) dorlote | * | |||
(d) lui-même | * |
Le candidat (b) est l’optimal, puisqu’il est régi par IDENT, une restriction dépassée par toutes les autres d’une hiérarchie supérieure. Le candidat (a) viole la contrainte CODA parce que les syllabes ne doivent pas avoir de coda ; le candidat (c) viole MAX puisqu’il supprime, par rapport à input , un de ses éléments ; et le candidat (d) viole DEP, une contrainte qui ne permet pas d’insérer des éléments dans output .
Limites de la théorie
Malgré le fait que la théorie de l’optimalité soit un modèle applicable à différentes branches de la linguistique et constitue une avancée vers la phonologie générative, c’est-à-dire vers les règles de prononciation des mots dans une langue, il n’a pas été possible de parvenir à un consensus. quant à sa validité et a même suscité une certaine controverse. C’est parce que les restrictions augmentent, de sorte qu’il n’y a pas d’ensemble fermé d’unités d’analyse.
Sources
Aguilar, C. (sf). Utilisation de modèles d’optimalité syntaxique dans des tâches d’extraction d’informations dans des corpus textuels . In Gutiérrez Bravo, R., Arellanes Arellanes, F., Chávez Peón-Herrero, M. (Coord). Nouvelles études de la théorie de l’optimalité : syntaxe, études phoniques et linguistique computationnelle (187-217). Mexique : L’école du Mexique.
Lloret, MR L’allomorphie dans la théorie de l’optimalité . Université de Barcelone, nd
Valiente, A. Application de la Théorie de l’Optimité au consonantisme du discours du concile de Casares de las Hurdes . Annuaire des études philologiques , 35 : 235-253, 2012.